MARC SINCLAIR, l’évenement littéraire 2024
Interview de MARC SINCLAIR
Par Eloïse Maillot Nespo pour TCHACC
Dans une société en quête perpétuelle de récits authentiques et de voix singulières, Marc Sinclair émerge tel un écho de nos tourments et de nos aspirations. Nous avons eu le privilège de rencontrer cet auteur canadien résidant à Montréal, et de plonger dans les méandres de son roman « Suicide d’une masculinité toxique » publié chez des auteurs des livres , pour découvrir les racines de son inspiration, les contours de sa créativité et les vérités troublantes qu’il exhume avec une plume aussi impitoyable que poétiquement trash.
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Marc Sinclair : Je suis Canadien et je vis actuellement à Montréal. J’ai une licence en sciences politiques de l’université de Montréal, et un master en Histoire de l’université de Paris 1, spécialisé en Histoire de la Révolution française, ce qui m’a amené à beaucoup travailler la question des Mémorialistes. J’ai lu beaucoup de témoignages de protagonistes de cette époque que j’ai recoupés avec la littérature. C’est pour cette raison qu’il existe dans mon roman Suicide d’une masculinité toxique, publié chez Spinelle, des détails historiques.
Est-ce pour cette raison que vous êtes attiré et fasciné par Paris ?
Marc Sinclair : Oui, tout à fait. Cela se sent dans le livre, j’y ai fait mon second cycle, parce que j’étais fasciné par cette vie parisienne estudiantine et j’ai voulu vivre cette vie en parallèle de mon cursus.
Quelles sont vos influences culturelles pour ce livre ?
Marc Sinclair : L’Art et l’Histoire, ainsi que les auteurs classiques que j’appelle les auteurs « fétiches » qui m’ont formé. Je lis beaucoup, j’ai été influencé par Sade, il est présent et m’a appris beaucoup sur les hommes et sur le ‘lubrisme’ masculin (jusqu’où l’homme peut aller dans ses débordements pour assouvir ses dépravations). Il n’y a que lui qui peut nous enseigner ça ! George Bataille, Céline, Bukowski et Guillaume Dustan m’ont fasciné, avec un style littéraire déjanté et très trash.
Vous parlez de jusqu’où l’homme peut pousser ses limites, et la femme ?
Marc Sinclair : Je ne me sens pas calibré pour parler de la femme en soi, je ne sais pas. Est-ce que Nelly Arcan serait un certain guide pour comprendre les tréfonds de la féminité et pour comprendre jusqu’où est capable d’aller la femme ? Nous retrouvons cela dans ce genre de littérature, comme chez Catherine Millet.
Nelly Arcan était aussi une victime…
Marc Sinclair : Oui.
Tout un mouvement féministe porte aux nues le fait de se prostituer aujourd’hui en France…
Marc Sinclair : Oui, comme Virginie Despentes… mais cela peut aussi être avec des hommes et dans le livre, je fais intervenir l’histoire de Nick. Les hommes peuvent être victimes d’autres hommes. Je rejoins le combat des femmes.
Quand avez-vous commencé à écrire ce livre, pourquoi maintenant et avez-vous une journée type d’écriture ?
Marc Sinclair : J’ai commencé à l’écrire en 2015, avant la pandémie. L’écriture s’est faite après plusieurs tentatives de réflexion. Il y avait aussi mon travail en même temps, dans l’immobilier locatif et les affaires. Je revenais à son écriture puis le laissait de côté, il fallait des momentum d’inspiration, c’est beaucoup d’introspection. Une journée type d’écriture ? Je me lève tard, et j’écris davantage le soir ; j’ai l’impression d’avoir besoin de la noirceur, dans mon bureau, entouré par mes livres et cette senteur, cet aspect fétiche de l’écriture. J’aime me renfermer dans cet univers que j’ai créé, propice à ça. Ce premier livre est un aboutissement, il a émergé lorsque j’ai véritablement réalisé que j’avais tout dit. Je l’ai terminé en 2021.
Pouvez-vous me faire le Pitch de votre livre ?
Marc Sinclair : C’est l’histoire d’un homme qui s’engouffre dans une perpétuelle fuite en avant, afin de s’émanciper de ses obsessions et de ses démons, où il rencontrera son Salut à travers l’expérience transformatrice qu’aura été la tentative de suicide dramatique de son amie de cœur à Paris, et à partir de là, il y aura ce phénomène de retour des bas-fonds dont il sortira grandi. Il y a une sorte de récit salvateur avec une note d’espoir.
Pouvez-vous nous parler du concept de « masculinité toxique », qui est dans votre titre et dont il est énormément question aujourd’hui ?
Marc Sinclair : Ce concept ne se comprend qu’à travers le prisme de dominant-dominé. Il s’agit de l’homme masculiniste qui n’a rien d’autre qu’un complexe de supériorité ; il ne s’agit pas d’une réelle domination. Cela ne s’inscrit que dans ce rapport-là de domination.
Dans votre livre, vous parlez de l’élévation sociale des femmes en expliquant qu’elles couchent pour s’élever socialement, est-ce un moyen selon vous que celles-ci ont ?
Marc Sinclair : Est-ce qu’une femme, qui s’élève socialement par son propre talent, par sa culture, arrive à se protéger de la masculinité toxique ? Je crois que oui mais c’est du cas par cas, ce n’est pas universel. Je ne peux pas dire que les femmes qui arrivent à une position dominante sont exemptes ou arrivent à la contourner. Il y a plein d’exemples du contraire, comme avec DSK, qui est la quintessence de la masculinité toxique.
J’en parle dans le livre, il réalise son travers, qu’il est dans la surenchère et la surpuissance sexuelle seulement s’il se fait pincer dans l’acte, comme un enfant. Est-ce que DSK réfléchissait avant ? Voulait-il entreprendre une cure ou arriver à vaincre ses passions ? Soyons sérieux, non. Il faut soit le trauma comme mon personnage, Daniel, soit se faire pincer dans une situation similaire à celle de DSK.
Il y a une phrase d’Albert Camus qui dit « un homme ça s’empêche », quel lien faites-vous avec cette phrase et la masculinité ?
Marc Sinclair : Un homme peut, malgré tout, s’empêcher, par la culture et se hisser au-dessus de son logiciel animalier comme le disait Rousseau et réussir à être hors-nature, mais je crois que le réel revient toujours par la grande porte, c’est-à-dire, son déterminisme biologique qui est un hybris masculiniste ; nous revenons à la biologie de l’homme, au génome masculin.
Votre récit initiatique donne donc le message du déterminisme nihiliste ?
Marc Sinclair : Oui. Le travail de réussir à faire comme Camus est de tous les instants. Certains hommes arrivent à avoir un haut niveau de mysticisme, de morale, d’éthique, mais je me demande si c’est parce qu’ils sont prédisposés organiquement.
Le nihilisme ne serait-il pas une forme de lâcheté et de veulerie, dans l’excès de tout, comme votre personnage, Daniel ?
Marc Sinclair : Ces gens-là sont favorisés par l’aspect organique, ils ne sont pas très portés sur « la chose » ; d’autres ne réussiront jamais à vaincre cette pulsion débordante. Tout revient au même dénominateur commun, l’organe.
Que serait pour vous un acte d’amour, ou sexuel, sain, non toxique entre un homme et une femme, qui engagerait l’âme et la chair, l’être tout entier ?
Marc Sinclair : C’est rare ! C’est pour cela que les grandes rencontres amoureuses existent, c’est pour cela qu’il est si difficile de rencontrer l’âme sœur. Les gens sont désespérés, on les voit sur les réseaux sociaux. Il y a tellement de divorces et d’incompatibilités dans les couples. Cette fusion existe certainement mais n’est pas facile à atteindre.
Par effet de symétrie, y-a-t-il une féminité toxique ?
Marc Sinclair : Le personnage de Nathalie est une sorte de féminité toxique ou quand Nelly Arcan dit que les femmes sont schizoïdes entre elles, et qu’existent tous ces clivages et ces rapports de domination entre femmes. Il peut y avoir toute une toxicité différente. Freud, après 30 ans d’études et d’observation de la féminité, avouait toujours ne rien y comprendre.
Qu’incarne Daniel et est-il votre alter ego ?
Marc Sinclair : Il y a une similitude de parcours oui ; c’est pour cela que je le mets à distance, je ne veux pas m’approprier sa vie. Je préfère me renfermer dans le récit et je laisse ça un peu mystérieux mais il y a certainement quelque chose de Daniel en moi.
Votre fin dévoile un fait assez énorme… ce livre n’est-il pas une sorte de catharsis pour vous et une façon de parler d’un sujet très tabou – la pédocriminalité – dans notre société ?
Marc Sinclair : Oui, je parle de la question pédo-criminelle à la fin du récit. C’est en effet un sujet très tabou. La violence de l’acte est incroyable. Je ne crois pas à la faculté de guérison de la littérature. Ce n’est pas parce qu’on en parle qu’on en guérit, je crois, moi, contrairement à d’autres écrivains, que c’est un exutoire. Le fait d’en parler est déjà pas mal, cela permet d’évacuer ça une fois pour toutes alors qu’avant, on le gardait pour soi ou on l’éradiquait de notre mémoire.
Quelle est la valeur sociétale que vous avez souhaité donner à votre livre « auto-socio-biographique, ce roman des idées, psychologico-mondain » comme vous aimez le définir ?
Marc Sinclair : En effet, différents types de genre peuvent être associés à mon livre à la portée sociétale, avec une critique sociale, des enjeux porteurs très présents aujourd’hui. Je parle aussi du travail de Murielle Salmona dans le livre.
Comment Daniel lutte contre ses comportements autodestructeurs ?
Marc Sinclair : C’est le choc traumatique de la mort et du suicide qu’il faut à Daniel – comme une thérapie post-traumatique – pour lui faire prendre conscience de ça, sinon, nous pouvons nous en sortir mais pas Daniel.
Qu’aurait-il fallu à Daniel enfant, que la société mette en place, pour le sauver et qu’il n’aille pas dans la « chambre d’en haut » rejoindre ce Frère ?
Marc Sinclair : c’est-à-dire que vous prenez des religieux, vous les mettez ensemble, et après, ça, vous leur confiez des gamins… Que va-t-il se passer !? Les gens ne comprennent pas. Vous prenez 50 masculinistes qui sont en privation totale et après, vous leur mettez entre les mains, 100 gamins. Puis, après, nous relativisons en disant que le vieux Frère vautré dans les neuvaines est nécessairement un être vertueux ! Cette notion est folle. Pour éviter ça, il aurait déjà fallu ne pas être inscrit dans cette école et ne pas être dans cette communauté de religieux. Qu’aurait-il fallu pour qu’il ne retourne pas dans cette chambre ? Cela fait partie de la complexité des êtres, surtout à cet âge-là, si jeune. C’est peut-être une sorte d’esprit aventureux, d’obsession qui déjà s’installe dans la tête du jeune, complètement dévoyé.
…Et alors, le nihilisme gagne ou pas finalement ?
Marc Sinclair : J’aurais tendance à dire oui, le nihilisme va toujours gagner ; c’est pour ça qu’à la fin, il dit que nous rentrons dans un nouveau monde transhumain, où nous allons peut-être bricoler les ADN, les génomes et être capables d’un peu transformer l’homme et la femme.
Au fil de cette entrevue, Marc Sinclair nous a offert une plongée vertigineuse dans l’essence même de son œuvre, où les frontières entre la réalité et la fiction s’estompent pour révéler les visages déformés de nos démons intérieurs. À travers son regard lucide et son analyse incisive, il nous invite à sonder les profondeurs inexplorées de l’âme humaine, à questionner nos certitudes et à embrasser la complexité de notre condition. En défiant les tabous et en affrontant les ombres qui nous hantent, Marc Sinclair trace les contours d’un nouveau monde littéraire, où la vérité éclate dans toute sa brutalité, mais aussi dans toute sa beauté.
https://desauteurs-deslivres.fr/
“Qui domine les autres est fort. Qui se domine est puissant.”
De LAO TSEU
MARC SINCLAIR ITERVIEW
by Eloïse Maillot Nespo for TCHACC
In a society in perpetual search of authentic stories and singular voices, Marc Sinclair emerges like an echo of our torments and our aspirations. We had the privilege of meeting this Canadian author residing in Montreal, and delving into the twists and turns of his novel « Suicide of Toxic Masculinity » published by authors of books, to discover the roots of his inspiration, the contours of his creativity and the disturbing truths that he unearths with a pen as ruthless as it is poetically trashy.
Can you introduce yourself in a few words?
Marc Sinclair: I am Canadian and I currently live in Montreal. I have a degree in political science from the University of Montreal, and a master’s degree in History from the University of Paris 1, specializing in the History of the French Revolution, which led me to work a lot on the question of Memorialists. I read a lot of testimonies from protagonists of this period which I cross-referenced with literature. This is why there are historical details in my novel Suicide of Toxic Masculinity, published by Spinelle.
Is this why you are attracted and fascinated by Paris?
Marc Sinclair: Yes, absolutely. This can be felt in the book, I did my second cycle there, because I was fascinated by this Parisian student life and I wanted to live this life alongside my studies.
What are your cultural influences for this book?
Marc Sinclair: Art and History, as well as the classic authors that I call the “fetish” authors who trained me. I read a lot, I was influenced by Sade, he is present and taught me a lot about men and about male ‘lust’ (how far a man can go in his excesses to satisfy his depravity). Only he can teach us that! George Bataille, Céline, Bukowski and Guillaume Dustan fascinated me, with a crazy and very trashy literary style.
Are you talking about how far a man can push his limits, what about a woman?
Marc Sinclair: I don’t feel qualified to talk about women per se, I don’t know. Would Nelly Arcan be a certain guide to understanding the depths of femininity and to understand how far women are capable of going? We find this in this type of literature, as in Catherine Millet.
Nelly Arcan was also a victim…
Marc Sinclair: Yes.
An entire feminist movement praises the fact of prostitution today in France…
Marc Sinclair: Yes, like Virginie Despentes… but it can also be with men and in the book, I include Nick’s story. Men can be victims of other men. I join the women’s fight.
When did you start writing this book, why now, and do you have a typical writing day?
Marc Sinclair: I started writing it in 2015, before the pandemic. The writing was done after several attempts at reflection. There was also my work at the same time, in rental real estate and business. I came back to his writing then left it aside, it needed momentum of inspiration, it’s a lot of introspection. A typical writing day? I get up late, and I write more in the evening; I feel like I need the darkness, in my office, surrounded by my books and this scent, this fetish aspect of writing. I like to confine myself in this universe that I created, conducive to that. This first book is an outcome, it emerged when I truly realized that I had said everything. I finished it in 2021.
Can you give me the Pitch for your book?
Marc Sinclair: It is the story of a man who rushes into a perpetual headlong rush, in order to emancipate himself from his obsessions and his demons, where he will meet his Salvation through the transformative experience that will have been the dramatic suicide attempt of his girlfriend in Paris, and from there, there will be this phenomenon of return from the depths from which he will emerge grown. There is a kind of saving story with a note of hope.
Can you tell us about the concept of “toxic masculinity”, which is in your title and which is a lot of talk today?
Marc Sinclair: This concept can only be understood through the prism of dominant-dominated. This is the masculinist man who has nothing other than a superiority complex; it is not a question of real domination. This only fits into this relationship of domination.
In your book, you talk about the social elevation of women by explaining that they sleep to elevate themselves socially, is this a means in your opinion that they have?
Marc Sinclair: Can a woman, who rises socially through her own talent, through her culture, manage to protect herself from toxic masculinity? I believe so but it is case by case, it is not universal. I cannot say that women who achieve a dominant position are exempt or manage to circumvent it. There are plenty of examples to the contrary, like with DSK, who is the epitome of toxic masculinity.
I talk about it in the book, he realizes his fault, that he is in overkill and sexual overkill only if he gets caught in the act, like a child. Was DSK thinking before? Did he want to undertake a cure or manage to overcome his passions? Let’s be serious, no. You either have to experience trauma like my character, Daniel, or get caught in a situation similar to that of DSK.
There is a sentence by Albert Camus which says “a man cannot be stopped”, what link do you make with this sentence and masculinity?
Marc Sinclair: A man can, despite everything, prevent himself, through culture and rise above his animal software as Rousseau said and succeed in being outside nature, but I believe that reality always returns through the great carries, that is to say, its biological determinism which is a masculinist hubris; we return to human biology, to the male genome.
So your initiatory story gives the message of nihilistic determinism?
Marc Sinclair: Yes. The work of succeeding in doing like Camus is constant. Some men manage to have a high level of mysticism, morality, ethics, but I wonder if it is because they are organically predisposed.
Wouldn’t nihilism be a form of cowardice and spinelessness, in the excess of everything, like your character, Daniel?
Marc Sinclair: These people are favored by the organic aspect, they are not very focused on “the thing”; others will never succeed in overcoming this overwhelming impulse. Everything comes back to the same common denominator, the organ.
What would be for you an act of love, or sexual, healthy, non-toxic between a man and a woman, which would engage the soul and the flesh, the entire being?
Marc Sinclair: It’s rare! This is why great romantic encounters exist, this is why it is so difficult to meet a soul mate. People are desperate, we see it on social networks. There are so many divorces and incompatibilities in couples. This fusion certainly exists but is not easy to achieve.
By effect of symmetry, is there a toxic femininity?
Marc Sinclair: The character of Nathalie is a kind of toxic femininity or when Nelly Arcan says that women are schizoid among themselves, and that all these divisions and these relationships of domination exist between women. There can be a whole different toxicity. Freud, after 30 years of studying and observing femininity, still admitted to understanding nothing about it.
What does Daniel represent and is he your alter ego?
Marc Sinclair: There is a similarity of path yes; that’s why I put him at a distance, I don’t want to take over his life. I prefer to close myself in the story and I leave it a little mysterious but there is certainly something of Daniel in me.
Your ending reveals a pretty huge fact… isn’t this book a kind of catharsis for you and a way of talking about a very taboo subject – child abuse – in our society?
Marc Sinclair: Yes, I talk about the child criminal issue at the end of the story. It is indeed a very taboo subject. The violence of the act is incredible. I don’t believe in the healing power of literature. It is not because we talk about it that we cure it, I believe, unlike other writers, that it is an outlet. Talking about it isn’t bad enough, it allows us to get rid of it once and for all, whereas before, we kept it to ourselves or eradicated it from our memory.
What is the societal value that you wanted to give to your book “auto-socio-biographical, this novel of ideas, psychological-worldly” as you like to define it?
Marc Sinclair: Indeed, different types of genres can be associated with my book with a societal scope, with social criticism, very relevant issues today. I also talk about Murielle Salmona’s work in the book.
How does Daniel fight against his self-destructive behavior?
Marc Sinclair: It’s the traumatic shock of death and suicide that Daniel needs – like post-traumatic therapy – to make him aware of that, otherwise, we can get through it but not Daniel.
What would it have taken for Daniel as a child, that society had put in place, to save him and prevent him from going to the “room upstairs” to join this Brother?
Marc Sinclair: that is to say, you take religious people, you put them together, and then you entrust them with kids… What will happen!? People don’t understand. You take 50 masculinists who are in total deprivation and then you put 100 kids in their hands. Then, afterwards, we put things into perspective by saying that the old Brother wallowing in novenas is necessarily a virtuous being! This notion is crazy. To avoid that, you would have already had to not be enrolled in this school and not be in this religious community. What would it have taken for him not to return to that room? This is part of the complexity of beings, especially at this age, so young. It is perhaps a sort of adventurous spirit, an obsession which is already taking hold in the head of the young person, completely misguide
…And so, nihilism ultimately wins or not?
Marc Sinclair: I would tend to say yes, nihilism will always win; that’s why at the end, he says that we are entering a new transhuman world, where we will perhaps tinker with DNA, genomes and be able to transform men and women a little.
Throughout this interview, Marc Sinclair offered us a dizzying dive into the very essence of his work, where the boundaries between reality and fiction blur to reveal the distorted faces of our inner demons. Through his lucid gaze and his incisive analysis, he invites us to probe the unexplored depths of the human soul, to question our certainties and to embrace the complexity of our condition. By defying taboos and confronting the shadows that haunt us, Marc Sinclair traces the contours of a new literary world, where the truth emerges in all its brutality, but also in all its beauty.
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“He who dominates others is strong. He who dominates himself is powerful.”
LAO TSEU
MARC SINCLAIR
de Eloïse Maillot Nespo para TCHACC
En una sociedad en perpetua búsqueda de historias auténticas y voces singulares, Marc Sinclair emerge como un eco de nuestros tormentos y nuestras aspiraciones. Tuvimos el privilegio de conocer a este autor canadiense residente en Montreal, y profundizar en los vericuetos de su novela « El suicidio de la masculinidad tóxica » publicada por autores de libros, para descubrir las raíces de su inspiración, los contornos de su creatividad y la verdades inquietantes que desentierra con una pluma tan despiadada como poéticamente basura.
¿Puedes presentarte en pocas palabras?
Marc Sinclair: Soy canadiense y actualmente vivo en Montreal. Soy licenciado en ciencias políticas por la Universidad de Montreal y máster en Historia por la Universidad de París 1, con especialidad en Historia de la Revolución Francesa, lo que me llevó a trabajar mucho sobre la cuestión de los memorialistas. Leí muchos testimonios de protagonistas de este período que cruzé con la literatura. Por eso hay detalles históricos en mi novela El suicidio de la masculinidad tóxica, publicada por Spinelle.
¿Es por eso que París le atrae y le fascina?
Marc Sinclair: Sí, absolutamente. Esto se puede sentir en el libro, hice mi segundo ciclo allí, porque me fascinaba esta vida estudiantil parisina y quería vivir esta vida junto con mis estudios.
¿Cuáles son sus influencias culturales para este libro?
Marc Sinclair: Arte e Historia, así como los autores clásicos que llamo los autores “fetiche” que me formaron. Leí mucho, fui influenciado por Sade, él está presente y me enseñó mucho sobre los hombres y sobre la ‘lujuria’ masculina (hasta dónde puede llegar un hombre en sus excesos para satisfacer su depravación). ¡Solo él puede enseñarnos eso! Me fascinaron George Bataille, Céline, Bukowski y Guillaume Dustan, con un estilo literario loco y muy trash.
Estás hablando de hasta qué punto un hombre puede superar sus límites, ¿qué pasa con una mujer?
Marc Sinclair: No me siento calibrado para hablar de la mujer per se, no lo sé. ¿Nelly Arcan sería una guía cierta para comprender las profundidades de la feminidad y comprender hasta dónde es capaz de llegar una mujer? Esto lo encontramos en este tipo de literatura, como en Catherine Millet.
Nelly Arcan también fue víctima…
Marc Sinclair: Sí.
Todo un movimiento feminista alaba la realidad de la prostitución hoy en Francia…
Marc Sinclair: Sí, como Virginie Despentes… pero también puede ser con hombres y en el libro incluyo la historia de Nick. Los hombres pueden ser víctimas de otros hombres. Me sumo a la lucha de las mujeres.
¿Cuándo empezaste a escribir este libro, por qué ahora? ¿Tienes un día típico para escribir?
Marc Sinclair: Empecé a escribirlo en 2015, antes de la pandemia. La escritura se realizó después de varios intentos de reflexión. También estaba mi trabajo al mismo tiempo, en el alquiler de inmuebles y negocios. Volví a su escritura y luego la dejé de lado, necesitaba un impulso de inspiración, es mucha introspección. ¿Un día típico de escritura? Me levanto tarde y escribo más por la noche; Siento que necesito la oscuridad, en mi oficina, rodeada de mis libros y este aroma, este aspecto fetiche de la escritura. Me gusta confinarme en este universo que creé, propicio para eso. Este primer libro es un resultado, surgió cuando realmente me di cuenta de que lo había dicho todo. Lo terminé en 2021.
¿Puedes darme el tono de tu libro?
Marc Sinclair: Es la historia de un hombre que se lanza a una perpetua carrera precipitada, con el fin de emanciparse de sus obsesiones y sus demonios, donde encontrará su Salvación a través de la experiencia transformadora que habrá sido el dramático intento de suicidio de su novia en París, y a partir de ahí se producirá este fenómeno de regreso desde las profundidades de las que saldrá adulto. Hay una especie de historia salvadora con una nota de esperanza.
¿Puedes hablarnos sobre el concepto de “masculinidad tóxica”, que está en tu título y del que se habla mucho hoy en día?
Marc Sinclair: Este concepto sólo puede entenderse a través del prisma de dominante-dominado. Se trata del hombre masculinista que no tiene más que un complejo de superioridad; No es una cuestión de dominación real. Esto sólo encaja en esta relación de dominación.
En tu libro hablas de la elevación social de las mujeres explicando que duermen para elevarse socialmente, ¿es este un medio que según tú tienen?
Marc Sinclair: ¿Puede una mujer, que asciende socialmente gracias a su propio talento, a través de su cultura, lograr protegerse de la masculinidad tóxica? Yo creo que sí pero es caso por caso, no es universal. No puedo decir que las mujeres que alcanzan una posición dominante estén exentas o logren eludirla. Hay muchos ejemplos de lo contrario, como el de DSK, que es el epítome de la masculinidad tóxica.
Hablo de ello en el libro, él se da cuenta de su culpa, de que está exagerando y dominando sexualmente sólo si lo atrapan en el acto, como un niño. ¿DSK estaba pensando en el futuro? ¿Quería emprender una cura o logró superar sus pasiones? Seamos serios, no. O tienes que experimentar un trauma como mi personaje, Daniel, o quedar atrapado en una situación similar a la de DSK.
Hay una frase de Albert Camus que dice “un hombre no puede ser detenido”, ¿qué conexión hace con esta frase y la masculinidad?
Marc Sinclair: Un hombre puede, a pesar de todo, impedirse, a través de la cultura y superar su software animal, como decía Rousseau, y lograr estar fuera de la naturaleza, pero creo que la realidad siempre vuelve a través de los grandes acarreos, es decir, de sus el determinismo biológico, que es una arrogancia masculinista; Volvemos a la biología humana, al genoma masculino.
¿Entonces su historia iniciática transmite el mensaje de determinismo nihilista?
Marc Sinclair: Sí. El trabajo de conseguir hacer como Camus es constante. Algunos hombres logran tener un alto nivel de misticismo, moral, ética, pero me pregunto si es porque están orgánicamente predispuestos.
¿No sería el nihilismo una forma de cobardía y de cobardía, por encima de todo, como tu personaje, Daniel?
Marc Sinclair: A estas personas les favorece el aspecto orgánico, no están muy centrados en “la cosa”; otros nunca lograrán superar este impulso abrumador. Todo vuelve al mismo denominador común, el órgano.
¿Qué sería para usted un acto de amor, sexual, sano, no tóxico, entre un hombre y una mujer, que comprometiera el alma y la carne, todo el ser?
Marc Sinclair: ¡Es raro! Por eso existen los grandes encuentros románticos, por eso es tan difícil encontrar un alma gemela. La gente está desesperada, lo vemos en las redes sociales. Hay tantos divorcios e incompatibilidades en las parejas. Esta fusión ciertamente existe pero no es fácil de lograr.
Por efecto de simetría, ¿existe una feminidad tóxica?
Marc Sinclair: El personaje de Nathalie es una especie de feminidad tóxica o cuando Nelly Arcan dice que las mujeres son esquizoides entre ellas, y que todas estas divisiones y estas relaciones de dominación existen entre mujeres. Puede haber una toxicidad completamente diferente. Freud, después de 30 años de estudiar y observar la feminidad, todavía admitía no entender nada al respecto.
¿Qué encarna Daniel? ¿Es tu alter ego?
Marc Sinclair: Hay una similitud de camino, sí; por eso lo pongo a distancia, no quiero adueñarme de su vida. Prefiero cerrarme en la historia y dejarla un poco misteriosa pero seguro que hay algo de Daniel en mí.
Tu final revela un hecho bastante importante… ¿no es este libro una especie de catarsis para ti y una forma de hablar sobre un tema muy tabú, la delincuencia infantil, en nuestra sociedad?
Marc Sinclair: Sí, hablo del tema del abuso infantil al final de la historia. De hecho, es un tema muy tabú. La violencia del acto es increíble. No creo en el poder curativo de la literatura. No porque hablemos de ello lo curamos; creo, a diferencia de otros escritores, que es una salida. Hablar de ello no es suficientemente malo, nos permite deshacernos de él de una vez por todas, mientras que antes lo guardábamos para nosotros o lo erradicamos de nuestra memoria.
¿Cuál es el valor social que querías darle a tu libro “auto-socio-biográfico, esta novela de ideas, psicológico-mundana” como te gusta definirlo?
Marc Sinclair: De hecho, se pueden asociar diferentes tipos de géneros a mi libro con un alcance social, con una crítica social, temas muy relevantes hoy en día. También hablo del trabajo de Murielle Salmona en el libro.
¿Cómo combate Daniel sus conductas autodestructivas?
Marc Sinclair: Es el shock traumático de la muerte y el suicidio lo que Daniel necesita, como una terapia postraumática, para hacerle consciente de ello; de lo contrario, podremos superarlo, pero Daniel no.
¿Qué habría sido necesario para que Daniel cuando era niño, la sociedad lo hubiera dispuesto para salvarlo y evitar que fuera a la “habitación de arriba” para unirse a este Hermano?
Marc Sinclair: es decir, tomas a personas religiosas, las reúnes y luego les confías niños… ¿¡Qué pasará!? La gente no entiende. Se toman 50 masculinistas que están en total privación y luego se ponen 100 niños en sus manos. Luego, después, ponemos las cosas en perspectiva diciendo que el viejo Hermano que se revuelca en novenas es necesariamente un ser virtuoso. Esta idea es una locura. Para evitar eso, ya habría tenido que no estar matriculado en esta escuela y no estar en esta comunidad religiosa. ¿Qué hubiera hecho falta para que no volviera a esa habitación? Esto es parte de la complejidad de los seres, especialmente a esta edad, tan jóvenes. Quizás se trate de una especie de espíritu aventurero, de una obsesión que ya se está apoderando de la cabeza del joven, completamente desencaminado.
… Entonces, ¿el nihilismo finalmente gana o no?
Marc Sinclair: Yo tendería a decir que sí, el nihilismo siempre ganará; por eso al final dice que estamos entrando en un nuevo mundo transhumano, donde quizás jugueteemos con el ADN, los genomas y seamos capaces de transformar un poco a hombres y mujeres.
A lo largo de esta entrevista, Marc Sinclair nos ofreció una inmersión vertiginosa en la esencia misma de su obra, donde los límites entre realidad y ficción se difuminan para revelar los rostros distorsionados de nuestros demonios internos. A través de su mirada lúcida y su análisis incisivo, nos invita a sondear las profundidades inexploradas del alma humana, a cuestionar nuestras certezas y a abrazar la complejidad de nuestra condición. Al desafiar los tabúes y afrontar las sombras que nos acechan, Marc Sinclair traza los contornos de un nuevo mundo literario, donde la verdad emerge en toda su brutalidad, pero también en toda su belleza.
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“El que domina a los demás es fuerte. El que se domina a sí mismo es poderoso”.
LAO TSEU
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