CinémaEN LUMIÈRE

De la brèche, ce que l’on voit, c’est la lumière !


SAID TAGHMAOUI, de la banlieue aux palmiers hollywoodiens; une trajectoire en une expression : DO or DIE.

Naître fin des années 70, dans un quartier de banlieue parisienne, avec pour bagages une famille nombreuse originaire d’Afrique du nord et des parents n’ayant pas reçu d’éducation scolaire, est un départ dans la vie partagé par bon nombre de jeunes de cette génération.

Said garde, avec le recul sur ces années, une profonde tendresse. Bien sur, cela n’a pas été facile, pour les jeunes de banlieue, de se projeter dans leur avenir quand aucun modèle proche ne permettait de le faire.

Ce qui est à retenir au delà de la réussite actuelle, c’est le chemin qui a pavé jours après jours, l’homme qu’il est devenu.

Hyperactif, son besoin d’activité l’entraine à ne pas se retrouver dans un système scolaire normé et peu adaptable à sa temporalité.

La « Street » fait alors très tôt partie de sa vie. Cela aurait été étonnant que les bétises que l’on peut faire dans ce monde là ne rencontrent pas les « gardav » ou autre, mais en parallèle, l’énergie de la rue, si elle est bien mise à profit, peut voir s’agréger des personnes qui révolutionnent leur cadre de vie, voir celui d’une génération.

L’arrivée des radios libres, l’ouverture à des influences de musique et de créations totalement novatrices, voici que le HIP HOP émerge.

Entrainé par une très fine population aisée, revenant des US avec dans les valises des cassettes ou des galettes vinyles, une partie de la jeunesse des quartiers des grands ensembles vont rapidement aux aussi s’accaparer ces codes et les faire leurs.

Said, graffe, rape, traine sur PARIS avec ceux qui, fin des années 80, vont marquer de leur empreinte indélébile l’histoire du RAP en France.

ASSASSIN, et son leader Rockin’Squat (Mathias CASSEL) se révèle être la base quotidienne de ses inspirations et journées. Une pure émulation créatrice, car il n’existe aucun modèle économique là encore, pour projection à part les reflets outre atlantique.

Faire de la maille, se débrouiller, avancer, ne rien attendre mais faire, car personne sinon viendra te chercher. Cette vision des choses, a surement dû constituer avec sa légendaire curiosité , le socle de son parcours.

De la brèche ou des brèches, ce que l’on voit et perçoit d’un homme, reste soit le peu de lumière qui s’en dégage, soit l’aveuglante luminosité positive et humaniste qu’il renvoit.

Said porte un regard d’une infinie bienveillance sur tous les parcours de vie qu’il a pu croiser.

Le jugement n’est pas son ADN.

Surement que la sagesse de toutes ses années, avec aussi la richesse incroyable de toutes ses rencontres, lui ont montré combien les choix anodins de chacun sur l’instant peuvent, mis bout à bout, entrainer vers la clarté d’une vérité de vie solaire, ou la noirceur d’un chemin souvent court.

On a tous nos brèches, bourgeois , pauvres, égarés dans les méandres des produits addictifs et nocifs, seule compte l’écoute que l’on se porte.

Sa rédemption reste à ses yeux le sport. Il a bien sur trainé et expérimenté certaines substances, mais aucune n’a eu la réponse qu’il attendait aussi puissante que celle du sport et notamment la boxe.

Bien sur « La Haine » ! avec un tel titre, aurait pu marquer à jamais un acteur, pour finir de le cantonner à des roles de caïd de banlieue.

Ce qui est le fait marquant de ce film, c’est que pour la première fois, cette génération dont il fait partie, pose là ses mots et ses codes, avec aux commandes de la réalisation un jeune comme eux.

Ils sont des pionniers avec tout ces gars. L’esprit Punk au vrai sens du terme. On veut pas de nous, on va créer notre monde alors…

Seule compte l’envie de faire, le succès n’ayant, à ce moment là, aucune représentation réelle à démontrer.

Le seul moteur de SAID est son sens inépuisable d’agir vers ce qui le pousse à se réveiller tous les matins avec joie. Il a trouvé sa voix dans l’Acting.

Il a su s’engager sans frémir avec cette énergie débordante dans une direction dont les réponses à la question : -« Comment fait on du cinéma quand on vient des cités du 93 ? »;

étaient le plus souvent : « Arrête de rêver, passe plutôt à un CAP ».

Seul lui peut analyser ce rapport étroit, mais convenons que la Succes Story au départ, n’est pas des plus flagrante sur le papier, pour tout jeune de banlieue confronté aux mêmes interrogations en 89.

Il a décidé très tôt de tenter sa chance là ou encore personne l’attendait. Son désir de réussite aux USA pouvait paraitre fou pour un petit « frenchy » voir un peu mégalo.

En fait ce sont les mêmes ficelles que celles qui lui ont permis de ne pas penser uniquement son monde autour de sa cité HLM, mais bien de le concevoir en déployant toutes ses forces à faire ce qu’il aime le plus au monde : Jouer.

Si tu aimes ce que tu fais, ton travail n’existe pas, c’est un plaisir et une saine dépense d’énergie.

Ce qui est surtout à retenir de SAID c’est ce réel et profond regard humaniste, teinté d’une puissante humilité.

Il tend la main sans le crier sur les toits, il offre la possibilité d’apaiser voir de réparer les débuts d’un parcours de vie compliqué à des jeunes marocains.

Ce qui faisait sa différence dans sa jeunesse, masquant la lecture d’un avenir rassurant éventuel, sa réponse est le parfait exemple que seul compte l’intention dans ses actes, la puissance de l’énergie qu’on y consacre et une petite dose de curiosité à chaque instant.

Il est un évident exemple pour qui aime penser que seul l’envie, le travail, l’abnégation, la passion peuvent entrainer un adolescent en rupture scolaire à une chaise de membre de l’académie des Oscars.

Tchacc aime relater de tels parcours de vie car, si ils peuvent éclairer la brèche des envies et rêves d’un jeune en plein questionnement, SAID est le parfait exemple que la vraie vie est souvent plus incroyable que les films dont les acteurs sont les héros.


« C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l’important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. »

La Haine – (réal : Mathieu Kassovitz) –

From the breach, what we see is the light!

SAID TAGHMAOUI, from the suburbs to Hollywood palm trees; a trajectory into an expression: DO or DIE.

Born at the end of the 1970s, in a district of the Parisian suburbs, with a large family from North Africa and parents who had no formal education, was a start in life shared by many young people. of this generation.

Said retains, looking back over these years, a deep tenderness. Of course, it was not easy for young people from the suburbs to project themselves into their future when no nearby model allowed them to do so.

What should be remembered beyond the current success is the path that has paved day after day, the man he has become.

Hyperactive, his need for activity leads him not to find himself in a standardized school system that is not very adaptable to his temporality.

The « Street » was then very early part of his life. It would have been surprising if the nonsense that can be done in this world did not meet the « gardav » or other, but at the same time, the energy of the street, if it is put to good use, can see itself bring together people who are revolutionizing their living environment, even that of a generation.

The arrival of free radios, the opening to musical influences and totally innovative creations, here is that HIP HOP emerges.

Trained by a very fine wealthy population, returning from the US with cassettes or vinyl records in their suitcases, part of the youth in the neighborhoods of the large housing estates also quickly adopted these codes and made them their own.

Said, graffiti, rapper, hangs out in PARIS with those who, at the end of the 80s, will leave their indelible mark on the history of RAP in France.

ASSASSIN, and its leader Rockin’Squat (Mathias CASSEL) turns out to be the daily base of its inspirations and days. A pure creative emulation, because there is no economic model here again, for projection apart from reflections across the Atlantic.

Knitting, getting by, moving forward, not expecting anything but doing, because otherwise no one will come looking for you. This vision of things, must surely have constituted with his legendary curiosity, the base of his career.

From the breach or breaches, what we see and perceive of a man, remains either the little light that emanates from it, or the blinding positive and humanist luminosity that it sends back.

Said takes a look of infinite benevolence on all the life paths he has encountered.

Judgment is not his DNA.

Surely the wisdom of all his years, with also the incredible richness of all his encounters, showed him how much the harmless choices of each one at the time can, put end to end, lead to the clarity of a truth of solar life , or the darkness of an often short path.

We all have our breaches, bourgeois, poor, lost in the maze of addictive and harmful products, the only thing that matters is how much we listen.

His redemption remains in his eyes sport. He has of course trained and experimented with certain substances, but none have had the response he expected as powerful as that of sport and in particular boxing.

Of course « La Haine »! with such a title, could have marked an actor forever, to end up confining him to the roles of suburban kingpin.

What is the highlight of this film is that for the first time, this generation of which he is a part, puts his words and his codes there, with a young person like them at the helm of the production.

They are pioneers with all these guys. The Punk spirit in the truest sense of the term. They don’t want us, we’re going to create our world so…

Only the desire to do matters, success having, at that time, no real representation to demonstrate.

SAID’s only driving force is his inexhaustible sense of acting towards what drives him to wake up every morning with joy. He found his voice in Acting.

He was able to engage without shuddering with this overflowing energy in a direction whose answers to the question: – « How do you make movies when you come from the housing estates of 93? »;

were most often: « Stop dreaming, go to a CAP instead ».

Only he can analyze this close relationship, but let’s agree that the Success Story at the start is not the most obvious on paper, for any young man from the suburbs faced with the same questions in 89.

He decided very early on to try his luck where no one was waiting for him. His desire for success in the USA could seem crazy for a little « Frenchy » or even a little megalomaniac.

In fact, it’s the same tricks that allowed him to not only think about his world around his HLM housing estate, but to design it by deploying all his strength to do what he loves most in the world: Playing.

If you like what you do, your work does not exist, it is a pleasure and a healthy expenditure of energy.

What is especially to remember from SAID is this real and deep humanist look, tinged with a powerful humility

La Haine – (réal : Mathieu Kassovitz)

« It’s the story of a man who falls from a fifty-storey building. The guy, as he falls, repeats himself constantly to reassure himself: so far so good, so far everything is fine, so far so good. But the important thing is not the crash, it’s the landing. »

La Haine – (réal : Mathieu Kassovitz) –


¡Desde la brecha, lo que vemos es la luz!

DIJO TAGHMAOUI, desde los suburbios hasta las palmeras de Hollywood; una trayectoria en una expresión: HACER o MORIR.

Nacido a finales de la década de 1970, en un suburbio de París, con una familia numerosa del norte de África y padres sin educación formal, fue un inicio de vida compartido por muchos jóvenes de esta generación.

Said conserva, en retrospectiva estos años, una profunda ternura. Por supuesto, no era fácil para los jóvenes del extrarradio proyectarse hacia su futuro cuando ningún modelo cercano se lo permitía.

Lo que hay que recordar más allá del éxito actual es el camino que ha abierto día tras día, el hombre en el que se ha convertido.

Hiperactivo, su necesidad de actividad le lleva a no encontrarse en un sistema escolar estandarizado y poco adaptable a su temporalidad.

La « Calle » era entonces una parte muy temprana de su vida. Hubiera sido sorprendente que las tonterías que se pueden hacer en este mundo no se encontraran con el « gardav » u otro, pero al mismo tiempo, la energía de la calle, si se aprovecha, puede verse reunida. personas que están revolucionando su entorno de vida, incluso el de una generación.

La llegada de las radios libres, la apertura a las influencias musicales y creaciones totalmente innovadoras, es aquí donde surge el HIP HOP.

Formados por una muy buena población adinerada, que regresaba de Estados Unidos con casetes o discos de vinilo en sus maletas, parte de la juventud de los barrios de las grandes urbanizaciones también adoptó rápidamente estos códigos y los hizo propios.

Said, grafitero, rapero, frecuenta PARÍS con quienes, a finales de los años 80, dejarán su huella imborrable en la historia del RAP en Francia.

ASSASSIN, y su líder Rockin’Squat (Mathias CASSEL) resulta ser la base diaria de sus inspiraciones y jornadas. Pura emulación creativa, porque aquí tampoco hay modelo económico, para proyección más allá de los reflejos al otro lado del Atlántico.

Tejer, salir adelante, seguir adelante, no esperar nada más que hacer, porque si no, nadie vendrá a buscarte. Esta visión de las cosas, debió constituir seguramente con su legendaria curiosidad, la base de su carrera.

De la brecha o brechas, lo que vemos y percibimos de un hombre, queda o bien la lucecita que emana de ella, o bien la cegadora luminosidad positiva y humanista que devuelve.

Said mira con infinita benevolencia todos los caminos de vida que ha encontrado.

El juicio no es su ADN.

Seguramente la sabiduría de todos sus años, con también la increíble riqueza de todos sus encuentros, le mostró cuánto las inofensivas elecciones de cada uno en su momento pueden, puestas de punta a punta, conducir a la claridad de una verdad de vida solar, o la oscuridad de un camino a menudo corto.

Todos tenemos nuestros incumplimientos, burgueses, pobres, perdidos en el laberinto de productos adictivos y dañinos, lo único que importa es cuánto escuchamos.

Su redención queda en su mirada sport. Por supuesto ha entrenado y experimentado con ciertas sustancias, pero ninguna ha tenido la respuesta que esperaba tan poderosa como la del deporte y en particular del boxeo.

Por supuesto « La Haine »! con tal título, podría haber marcado a un actor para siempre, para terminar recluyéndolo en los papeles de capo suburbano.

Lo más destacado de esta película es que por primera vez, esta generación de la que forma parte, pone ahí sus palabras y sus códigos, con un joven como ellos al frente de la producción.

Son pioneros con todos estos chicos. El espíritu punk en el sentido más estricto de la palabra. No nos quieren, vamos a crear nuestro mundo así que…

Sólo importa el deseo de hacer, no teniendo el éxito, en ese momento, ninguna representación real que demostrar.

El único motor de SAID es su inagotable sentido de actuación frente a lo que le impulsa a despertar cada mañana con alegría. Encontró su voz en la actuación.

Supo embarcarse sin estremecerse con esa energía desbordante en una dirección cuyas respuestas a la pregunta: – « ¿Cómo haces cine cuando vienes de las urbanizaciones del 93? »;

eran más frecuentes: « Deja de soñar, ve a un CAP en su lugar ».

Solo él puede analizar esta estrecha relación, pero convengamos que la Historia de Éxito del inicio no es la más evidente sobre el papel, para cualquier joven de los suburbios enfrentado a las mismas preguntas en el 89.

Decidió muy pronto probar suerte donde nadie lo esperaba. Su deseo de éxito en los EE. UU. podría parecer una locura para un poco « francesito » o incluso un poco megalómano.

De hecho, son los mismos trucos que le permitieron no solo pensar en su mundo alrededor de su urbanización HLM, sino diseñarlo desplegando todas sus fuerzas para hacer lo que más le gusta en el mundo: Jugar.

Si te gusta lo que haces, tu trabajo no existe, es un placer y un sano gasto de energía.

Lo que es especialmente para recordar de SAID es esta mirada humanista real y profunda, teñida de una poderosa humildad.

« Es la historia de un hombre que se cae de un edificio de cincuenta pisos. El tipo, mientras cae, se repite constantemente para tranquilizarse: hasta ahora todo bien, hasta ahora todo bien, hasta ahora todo bien. Pero lo importante no es el choque, es el aterrizaje ».

La Haine – (réal : Mathieu Kassovitz) –
La Haine – (réal : Mathieu Kassovitz)

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